Naviguer dans le stress : Comprendre les phases du Continuum Normal-Pression

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Lorsqu’il est maîtrisé efficacement, le stress peut être un puissant moteur de croissance et, lorsqu’il n’est pas contrôlé, il peut devenir accablant. Dans notre blogue précédent, intitulé S’épanouir sous pression : Démêler l’impact du stress sur nous, nous avons exploré le rôle fondamental du stress dans nos capacités à relever les défis. Ce blogue approfondit le cadre du Continuum Normal-Pression pour expliquer les différents états ou phases psychologiques et certains de leurs déclencheurs lorsque nous naviguons et nous nous adaptons au stress. En comprenant ces phases, nous pouvons mieux reconnaître où nous nous situons sur le continuum et prendre des mesures pour se déployer plutôt que de simplement survivr

Comme indiqué dans S’épanouir sous pression : Démêler l’impact du stress sur nous, le Continuum Normal-Pression explique comment les changements dans le niveau de pression perçu influencent le comportement et les performances de l’être humain. Le continuum est mieux représenté sous la forme d’une courbe en U inversé, qui montre comment nos comportements et notre capacité à atteindre notre plein potentiel évoluent en fonction du niveau de défi que nous percevons. La courbe en U inversé met également l’accent sur les transitions que connaissent les individus au cours des différentes phases.

Comprendre les phases et les facteurs qui influencent l’attitude des gens peut s’avérer utile dans de nombreux contextes.

Facteurs d’influence

La façon dont vous gérez la pression dépend en grande partie de deux choses : les facteurs qui vous influencent et votre niveau de résilience. Tout d’abord, il existe toutes sortes de déclencheurs externes, c’est-à-dire des éléments qui ajoutent du stress ou qui influencent la façon dont vous percevez une situation. Les principaux déclencheurs ou facteurs de stress auxquels les gens sont confrontés sont l’ambiguïté ou l’incertitude, l’intensité du contexte, les défis liés à la gestion du temps et des priorités qui créent un sentiment de surcharge, les relations négatives, la perception d’une inadéquation avec les compétences attendues, etc. Plus ces facteurs sont nombreux, plus la pression peut être forte.

Mais il y a aussi la résilience. La résilience est la capacité à s’adapter efficacement et à maintenir son bien-être psychologique malgré le stress, l’adversité ou les traumatismes; en d’autres termes, c’est la capacité à rebondir et à continuer à fonctionner de manière positive. La résilience est la combinaison de l’endurance, des compétences et de l’expérience qui vous aide à fonctionner, dans le cadre de vos capacités d’adaptation, développées au fil du temps.

Les individus développent, tout au long de leur vie, des mécanismes d’adaptations aux opportunités ou aux contraintes qu’ils perçoivent. Lorsqu’ils fonctionnent dans des conditions optimales, les individus s’appuient généralement sur des apprentissages qu’ils ont intériorisés, qu’ils maîtrisent, qu’ils connaissent ou dont ils sont conscients.

Lorsque les personnes évoluent au sein d’un groupe ou d’un système matriciel et qu’elles dépassent leur seuil de résilience, elles tombent dans une mentalité de silo. La mentalité de silo est un phénomène bien connu où les individus/équipes cessent de communiquer ou de partager des informations avec d’autres individus/équipes, ce qui entrave la capacité à collaborer, à communiquer et à résoudre des problèmes avec d’autres.

Les éléments ci-dessus se combinent pour créer un cadre complet permettant de comprendre le comportement humain dans diverses conditions et sous diverses pressions.

  Comprendre la courbe

Décortiquons les cinq zones pour voir de quoi il s’agit – comment elles se manifestent, le niveau de connaissances auquel les gens peuvent accéder et le type de résultats auxquels elles peuvent conduire.

Selon la zone dans laquelle se trouve une personne, l’étendue des connaissances et des compétences auxquelles elle a accès sera différente. En fait, comme le montre le Tableau 1, les gens peuvent accéder à tout ce qu’ils savent (depuis les apprentissages récents jusqu’aux connaissances de longue date) lorsqu’ils se trouvent dans leur zone de confort. Mais à mesure que la pression augmente, il devient plus difficile d’accéder aux informations nouvellement acquises, et ils ont tendance à se rabattre uniquement sur ce qui est déjà profondément enraciné.

Tableau 1

Phase 0 : Zone d’ennui – Le mode désengagé ou recherche

La zone d’ennui se situe à l’une des extrémités du continuum. Bien que l’ennui puisse parfois activer des comportements positifs tels que la recherche de défis, la créativité, la réflexion et les comportements prosociaux, il est plus souvent associé à des résultats négatifs. L’ennui peut se manifester de différentes manières – parfois sous la forme de sentiments de faible énergie tels que l’insatisfaction, la fatigue, voire la tristesse ou la résignation. D’autres fois, il s’accompagne de réactions à haute énergie comme la frustration, l’agitation, le stress, voire l’agression et un comportement contre-productif.

Le spectre du Continuum Normal-Pression considère la frustration et le sentiment d’abattement comme des signes d’états négatifs à haute et faible énergie. En fait, lorsque des motivations clés comme la réussite, l’indépendance ou la connexion ne sont pas satisfaites, les gens abandonnent ce qu’ils font ou se mettent à la recherche d’un nouveau défi.

Phase 1 : Zone de confort – Le mode haute performance

Au sommet de la courbe en U inversé se trouve la zone de confort – l’endroit idéal où vous êtes au mieux de votre forme et où vous vous sentez maître de la situation. Dans cette zone, vous pouvez choisir intentionnellement comment réagir, en vous plaçant, vous et les autres, sur la voie de la réussite. Lorsque les gens évoluent dans cette zone, ils exploitent vraiment tout leur potentiel. Le niveau de pression est juste ce qu’il faut, ce qui vous permet de rester à la fois efficace et performant.

Phase 2 : Zone de transition

Lorsque la pression monte, vous entrez dans la zone de transition qui se manifeste souvent de manière subtile, marquée par un malaise et une légère baisse d’efficacité. La zone de transition est une zone à deux modes où la pression augmente, mais peut encore être gérée, généralement lorsque les choses dérapent ou ne se déroulent pas comme prévu, ou si la réalisation de l’objectif est menacée. Les réactions de la plupart des individus se concentrent d’abord sur la clarification de l’ambiguïté associée à la tâche et ils ont tendance à s’appuyer davantage sur leurs compétences en matière de résolution de problèmes ou sur l’expertise et les compétences d’autres personnes. Durant cette phase, le niveau de résilience de l’individu joue un rôle important. Si ses actions permettent de résoudre le problème à temps, la pression diminue et l’individu revient à un état de haute performance. Une non-résolution ou un manque de résilience les fera passer à l’étape suivante.

Zone de transition – Les modes pivot et préserver le contrôle


Dans le mode pivot, l’inconfort varie de léger à modéré et, bien que les personnes puissent s’appuyer sur des compétences familières, elles ont souvent du mal à faire face à l’incertitude. Certains recherchent un soutien ou collaborent pour retrouver la stabilité, mais d’autres tombent dans une mentalité de silo – soit en essayant de contrôler la situation, soit en se retirant complètement. Au fur et à mesure que la pression augmente, l’instinct de garder le contrôle devient plus fort, ce qui conduit à une analyse excessive, à une résolution rigide des problèmes et à un état d’esprit plus combatif. Si l’on parvient à préserver le contrôle, on retourne dans sa zone de confort; dans le cas contraire, on risque de s’enfoncer davantage et se diriger vers la crise.

Phase 3 : Zone de crise – Le mode reprendre le contrôle

Le niveau d’inconfort individuel vis-à-vis du sujet ou du contexte oscille entre un niveau de tension très élevé et un niveau de tension sévère. La zone de crise survient lorsqu’une perturbation est généralement déclenchée par l’absence de plans spécifiques pour y faire face, par une menace importante pour la survie du système ou la réalisation des objectifs, ou lorsqu’il reste peu de temps pour réagir. De plus, la perception de la crise s’intensifie à mesure que la perte potentielle de contrôle augmente.

Dans la zone de crise, les gens ont tendance à agir individuellement et à s’appuyer sur des relations transactionnelles ou axées sur les tâches. Les gens sont principalement en pilote automatique lorsqu’ils puisent dans leurs connaissances « intériorisées » et leurs expériences les plus ancrées pour reprendre le contrôle et sauver la situation. S’ils réussissent dans leurs engagements, ils sont repositionnés dans leur zone de confort.

La recherche de l’équilibre

Comprendre les phases que nous traversons le long du Continuum Normal-Pression permet de mieux comprendre comment le stress influence notre comportement et nos performances. En sachant où nous nous situons sur le continuum, nous pouvons prendre des mesures proactives pour gérer le stress plus efficacement. La clé consiste à trouver un équilibre qui nous permette d’exploiter la pression comme une force de motivation tout en évitant ses effets négatifs. Grâce à une prise de conscience et à des stratégies intentionnelles, nous pouvons gérer le stress et maintenir un haut niveau de performance, tant sur le plan professionnel que personnel.

Il y a quelques années, Jean Phaneuf, l’un des cofondateurs de Crysalia, s’est vu demander par un client pourquoi un nouvel employé semblait avoir deux personnalités totalement différentes. Cherchant à expliquer ces changements, Jean s’est associé à des doctorants en psychologie organisationnelle pour étudier et expliquer ces variations à travers un plus large éventail de personnes et de circonstances. Leurs recherches, évaluées par des pairs, ont donné naissance au Continuum Normal-Pression.